La Tâche d’Observation « Ecologie spatiale des populations : Goélands leucophée et pathogènes » vise à étudier de façon pérenne la circulation d’agents infectieux dans les populations sauvages d’une espèce d’oiseau fortement inféodée aux activités humaines, le Goéland leucophée Larus michalellis, en zone méditerranéenne.
Les espèces de la famille des Laridés, dont le Goéland leucophée fait partie, sont connues pour être les hôtes naturels de virus de l’Influenza Aviaire (Olsen et al. 2006, Arnal, Vittecoq et al. 2014). Cette espèce, aux mœurs de prédateur et charognard, se nourrissant notamment sur de déchets alimentaires, est de plus connue pour être exposée à des agents infectieux partagés avec les populations humaines (agents de zoonoses), tel que des Salmonelles, Campylobacter et Escherichia coli (Bonnedahl et al. 2009 Ramos et al. 2010). Par ailleurs, les colonies d’oiseaux de mer sont aussi connues pour être infestées par des tiques, vectrices d’agents infectieux.
Ce programme a pour objectif de mieux identifier les facteurs affectant la circulation de différents agents infectieux. Ceci sera fait en utilisant un moyen d’investigation original, la quantification d’anticorps maternels dans les œufs. Les distributions des individus présentant des anticorps dans leurs œufs permettront notamment de déterminer s’il existe une structuration spatiale, intra- et inter-colonies, dans l’exposition des individus aux agents infectieux. Celle-ci pourra être mise en relation avec les ressources alimentaires exploitées par les individus, notamment leur alimentation sur des décharges (Duhem et al. 2005, Ramos et al. 2009). Les données pourront de plus nous renseigner indirectement sur les mouvements d’individus (dispersion) entre colonies.
Le programme a été mis en place dans le cadre d’un projet soutenu par l’AIRD sur la circulation des virus de l’influenza aviaire dans l’environnement (responsable : Dr Michel Gauthier-Clerc) et il constitue l’un des axes du programme ANR ‘EVEMATA’ sur l’écologie évolutive du transfert maternel d’anticorps (responsable : Thierry Boulinier ; 2012-2015).
Au Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive, Audrey Arnal a effectué une thèse de doctorat sur le sujet à l’Université Montpellier 2 (financement CNRS), encadrée par Thierry Boulinier (CEFE-CNRS UMR 5175, Montpellier) et Michel Gauthier-Clerc (Station Biologique de la Tour du Valat, Le Sambuc).
Au niveau international, le programme implique notamment des collaborations avec Jacob Gonzalez-Solis (Université de Barcelone, Espagne), Boudjema Samraoui (University of Guelma, Algérie) et Slaheddine Selmi (Faculté des Sciences de Gabès, Tunisie).