La région Méditerranéenne est caractérisée par une forte hétérogénéité environnementale qui contribue à expliquer les niveaux de biodiversité élevés et les forts taux d’endémisme de ce point chaud de la biodiversité. Cette région est également caractérisée par une longue histoire des activités humaines. La biodiversité en région Méditerranéenne présente donc la particularité d’avoir co-évolué avec les activités humaines.
Cette région est aujourd’hui soumise à des changements globaux rapides et complexes. En effet, depuis plus d’un demi-siècle, on observe à la fois à une forte expansion urbaine, une intensification de l’agriculture dans les plaines et un abandon des activités humaines traditionnelles dans l’arrière-pays conduisant à une augmentation générale des ligneux. L’abandon des activités agro-sylvo-pastorales favorise les espèces associées aux milieux boisés mais défavorise les espèces associées aux milieux ouverts, qui sont souvent les espèces Méditerranéennes à fort enjeu de conservation. En parallèle de ces changements de l’utilisation des terres, le climat Méditerranéen devient plus chaud et plus sec et les projections suggèrent que ces tendances sont susceptibles de s’accélérer. Cette augmentation des températures défavorise les espèces septentrionales tandis que les espèces Méditerranéennes sont davantage stables.
Compte-tenu de l’importance des enjeux de conservation, l’ampleur des changements d’utilisation des terres et des changements climatiques en cours ainsi que la forte variabilité des contextes socio-économiques en région Méditerranéenne, l’identification de stratégies de conservation spatialisées est donc incontournable et urgente.