Relations pollen-végétation-climat et forêts méditerranéennes

© Nathalie Combourieu-Nebout / MNHN

Cette Tâche d’Observation étudie les relations végétation-pollen-climat dans plusieurs contextes méditerranéens, notamment la réaction de la végétation lors d’épisodes extrêmes (sécheresse) à travers la pluie pollinique émise par les plantes.

Question scientifique

Cette tâche d’observation (TO) vise à mieux comprendre le fonctionnement des forêts méditerranéennes, notamment de certaines espèces clés (chênes verts, chênes blancs et pin d’Alep) via les caractéristiques du signal pollinique émis par la végétation et déposé sur le sol en lien avec des changements climatiques en cours.

Au cours des dernières décennies, des épisodes de sécheresse se sont régulièrement produits et, en intégrant la hausse des températures, il est important d’évaluer la réaction de la végétation actuelle à de tels événements qu’ils soient ponctuels ou récurrents afin d’en prévoir les évolutions futures.

Parmi les possibles réponses de la végétation, la production en grains de pollen des différentes plantes est l’un des indicateurs qui nous informe sur l’impact de ces événements climatiques.

Les enjeux sont :

  1.  comprendre la variabilité interannuelle de la pollinisation de ces taxons (chênes verts, chênes blancs et pins d’Alep) et leur phénologie dans des conditions de sécheresses naturelle et/ou accrue ;
  2. discriminer le caractère local/régional du signal pollinique, problématique importante dans les études paléoécologiques ;
  3. étudier les processus de pollinisation en phase de recolonisation forestière.

Cette TO est au cœur de la thématique du programme Mistrals « Mediterranean Integrated STudies at Regional And Local Scales », ensemble de programmes thématiques pour une vision intégrative du système méditerranéen, en particulier les volets de Mistrals « PaleoMex » et « BioDivMex »  (collaboration Y. Thomas).

Observations

La plupart des sites choisis pour cette TO sont des stations expérimentales d’étude des forêts méditerranéennes. Liste des sites :

  • Puéchabon : forêt de chênes verts, instrumentalisé pour le monitoring dès 2017
  • Font-Blanche : forêt mixte pins d’Alep et chênes verts, phase test lancée en 2018
  • O3HP : forêt de chênes pubescent, phase test lancée en 2018
  • île de Pantelleria : forêt de pins et maquis méditerranéen en Sicile, phase test lancée en 2018
  • forêt de la Massane : hêtraie, classée réserve naturelle nationale, à équiper en 2019/2020 (en lien avec le SO OCOVE)
  • Enna : forêt méditerranéenne en Sicile, à équiper en 2019/2020
  • Chypre : forêt méditerranéenne et maquis , à équiper en 2019/2020

On quantifie à partir de pièges à pollen ou « pollen traps » pour chaque site la quantité de grains de pollen (taxon par taxon) qui se dépose afin d’obtenir un suivi sur plusieurs années de la pollinisation des plantes et des espèces clés (chêne vert …).

Le suivi est mensuel et annuel pour un suivi sur plusieurs années afin de quantifier les émissions taxon par taxon d’une année sur l’autre.

Ces enregistrements concernant la totalité de la pluie pollinique (l’ensemble des espèces) fourniront des données de comparaison entre TO car les données sont acquises selon la même procédure.

Collecteurs de pollen en place sur le site de Puéchabon : protocole standard développé pour l’Europe du Nord

Données

Les données recueillies seront stockées et gérées par l’Oreme.

Les données brutes relatives aux analyses palynologiques (comptage, fréquence, % taxons) seront mises à disposition pour chaque site via le portail des données de l’Oreme.

Contacts

  • Odile Peyron (Institut des Sciences de l’Evolution de Montpellier)
  • Sandrine Canal (Institut des Sciences de l’Evolution de Montpellier)

Equipe

O. Peyron, S. Canal, JM Ourcival, Y. Thomas, B. Limier, N. Nebout, J.P. Orst, V. Baldy, T. La Mantia, R. Termine, B. Brossier, L. Paradis